Parler de la peinture
C’est parler de soi
Parler de la peinture, de ma peinture, c’est parler de soi.
Parler de la peinture, de ma peinture, c’est parler de soi.
Peindre c’est s’exposer, accepter de montrer ce que l’on a en soi, c’est exigeant
D’abord, c’est s’approcher de la toile, blanche, vierge,
Je la caresse et l’embrasse comme pour me l’approprier, la séduire
Et puis, viennent les grandes premières touches qui construisent
Ombre, lumière : bonheur d’étendre au spalter les premières couleurs
Oui mais avec une liberté du geste avec l’huile diluée au médium : j’y vais avec
Energie, et je couvre tout le format.
Ensuite la reprise : grand travail de la continuité, car tenir compte de la composition amorcée et décider.
Renforcer les sombres, j’aime le noir riche en tonalité, tourmenté, mystérieux
Très sensuel, les bruns rehaussés de bleu ou de rouge pour la force donnée.
Cela permet le contraste avec toute la palette des clairs, toutes teintes de jaunes, (les blés)
Bleus, verts (des prés) roses, (de la fleur des pommiers) travaillant,
Toujours en couleur directe ;
Il convient néanmoins de retravailler en pâte plus épaisse pour les animer.
Et restent les gris, toute la gamme des gris chauds, froids qui font les passages
et font l’unité de l’ensemble que les ciels de Normandie m’ont apporté
Et ceux de la Manche.
Oui j’essaie de montrer la beauté des formes des rochers, galets et cailloux,
Celles du ciel toujours mouvant, ombre et lumière de la mer,
Entrer en partage coloré avec l’autre, essayer de donner à voir toute la richesse de la nature
dans un simple trou d’eau où se baigne le ciel, les traces laissées par le reflux,
la vie, sans autre tentative : juste cela et c’est beaucoup !
Et puis de reprise en reprise, la toile ne vous appartient plus :
elle existe toute seule, elle vous échappe car elle s’appartient désormais.
Mais elle n’est jamais finie,
Elle vous amène à créer un autre monde, un autre regard perpétuellement
En mouvement avec d’autres harmonies.
Colette DAUMAS